Pardé

De Jafar Panahi, Kambozia Partovi
Iran - 2013 - vost - 102' - Couleurs
Synopsis

Pardé, qui signifie « le rideau », est le deuxième des films réalisés par Jafar Panahi après sa condamnation.Réalisé avec le concours de Kambozia Partovi, coscénariste du Cercle et réalisateur, c’est surtout son film le plus désespéré.Il se situe entre le huis-clos anxiogène de Ceci n’est pas un film où Panahi, en instance d’appel, ne mesure pas encore la gravité de la sentence, et le regain d’énergie à l’oeuvre dans Taxi Téhéran, à l’air (presque) libre.

Tourné en cachette dans sa maison de vacances au bord de la mer Caspienne, le film est une plongée dans la psyché de Jafar Panahi qui est à nouveau le personnage central de son film. Tiraillé entre la volonté de continuer à créer et la tentation du suicide, deux options incarnées par deux personnages aux antipodes, Jafar Panahi tisse un récit stratifié, complexe et allégorique. L’appel de la mer est fort dans ce huis-clos pirandellien où différents régimes d’images s’entrechoquent, se complètent et s’opposent.

Le film remporte l’Ours d’argent du meilleur scénario à la Berlinale en 2013.

Critique

Nuit et jour se succèdent sans distinction claire derrière les rideaux occultants de la villa, comme perte déterminante de la notion du temps. La nuit, l’extérieur, n’est plus qu’un résidu sonore, un hors-champ bien présent sous les yeux des personnages, mais qui ne veut plus se montrer, qui leur est inaccessible. Le jour, il n’est plus qu’un enregistrement, une trace sur un écran que l’on ne peut plus que toucher du regard. […] On n’espère pourtant pas que ce cri déchirant de révolte que constitue Pardé ne soit en fait que l’ultime bataille d’un cinéaste poussé à bout, mais qui continue à confier humblement sa réponse à ce qu’il porte en haute estime : son métier.
Julien Marsa, Critikat, 12 février 2013

Projeté dans le cadre de

Du 30 Novembre 2016 au 13 Décembre 2016
Un cinéma de la liberté