Sang et Or
Adapté d’un fait divers et écrit avec Abbas Kiarostami, structuré comme une boucle de la fatalité, Sang et Or suit la traversée en mobylette de Hussein dans un Téhéran écartelé entre ses pôles géographiques et sociaux. Revenu de la guerre contre l’Irak dont il continue à porter les maux physiques et psychologiques, le jeune homme est devenu livreur de pizzas. Il s’interroge sur les inégalités qui opèrent au quotidien en sillonnant la ville, seul la nuit, ou aux côtés de son ami Ali, jusqu’au jour où son intégrité bascule.
« Avec une simplicité qui paraît d’évidence, les tensions sociales dues à des différences de fortune gigantesques servent de ressort principal au déclenchement d’un récit en forme de machine infernale. Mais les contraintes de la tradition, les illusions des premiers temps de la révolution et de la guerre contre l’Irak, la présence policière, l’oppression des femmes, l’inadaptation des anciens exilés… composent un labyrinthe de lignes de tensions qui sillonnent le film et l’irriguent comme un réseau de veines charriant des fluides brûlants. […] Sang et Or est aussi, ou d’abord, une histoire d’honneur, et de regard.Le regard des nantis sur les pauvres, des hommes sur les femmes, des arnaqueurs sur les braves types, des détenteurs de l’autorité sur les autres. »
Jean-Michel Frodon, Le Monde, 27 mai 2003
Infos
Kamyar Sheisi
Azita Rayeji
