Le Ballon blanc

De Jafar Panahi
Iran - 1995 - vost - 81' - Couleurs
Synopsis

Le Ballon blanc est le premier long métrage de Jafar Panahi, adapté d’un scénario d’Abbas Kiarostami dont il a été l’assistant sur le tournage d’Au travers des oliviers. Fable qui suit les pérégrinations d’une petite fille déterminée à acheter le poisson rouge de ses rêves pour les célébrations de la nouvelle année, le film part à la rencontre de personnages hauts en couleur dans un quartier populaire de Téhéran.
Le Ballon blanc a obtenu la Caméra d’or du festival de Cannes en 1995.

 

Précédé de Untying the knot (Iran, 1995, 7 min) 

En un plan-séquence prodigieux nous menant de la rue aux sous-sols d’un salon de vente, Jafar Panahi met en scène la détresse d’un jeune soldat et de sa soeur muette qui négocient le meilleur prix pour vendre un précieux tapis de famille. Ce court métrage est issu du film Persian Carpet, production commune de quinze cinéastes iraniens au sujet de tapis persans tissés par des artisans.
« Quand on m’a proposé de participer à Persian Carpet, j’ai refusé. Je n’aime pas ce type d’effort matérialiste. Si j’avais voulu réaliser un film sur les tapis, cela aurait été sur la beauté du tapis. Je n’aime vraiment pas l’idée de faire la promotion du produit. Mais comme ils ont insisté, je me suis souvenu de mon enfance, à l’époque où nous avions un tapis chez nous. Mon père a eu des soucis financiers, alors il a pris le tapis pour le vendre. Les gens qui étaient là étaient, comme nous, des gens ordinaires. Alors, quand j’ai accepté de faire un court métrage pour le “ projet tapis ”, j’ai pensé : que pourrais-je faire ? J’ai pensé qu’il devrait y avoir une unité de temps, de lieu et de personnage. Ce qui nécessiterait de ne filmer qu’un plan. »
Propos de Jafar Panahi recueillis par Peter Rist, Offscreen, novembre 2009

LA SEANCE DU 30 NOVEMBRE À 19H00 EST SUIVIE D'UN APÉRITIF IRANIEN, ORGANISÉ EN COLLABORATION AVEC LE CINÉ-CLUB PERSAN. 

Critique

Si le film s’inscrit dans la droite ligne de l’oeuvre d’Abbas Kiarostami (qui en est le scénariste), dans sa dissection du réel à travers le regard d’un enfant, il ne faut pas l’entendre comme une facilité.[…] Pour son premier long métrage, Jafar Panahi réussit au contraire ce mélange délicat entre l’observation ironique et l’implication dans un drame ténu, mais aux conséquences dramatiques pour sa jeune héroïne.[…] Des charmeurs de serpents, un tailleur râleur, un soldat en permission, un vendeur de ballons dessinent le portrait d’une société, de ses conflits de classes et de religion, de ses minorités.

Yann Tobin, Positif, n° 413-414, juillet-août 1995

Projeté dans le cadre de

Du 30 Novembre 2016 au 13 Décembre 2016
Un cinéma de la liberté