Les Ensorcelés

De Vincente Minnelli
Etats-Unis - 1952 - vost - 118' - Noir et Blanc
Synopsis

Le portrait du producteur Jonathan Shields par une actrice, un réalisateur et un écrivain qui ont travaillé avec lui, l'ont aimé puis détesté.

Critique

Un producteur tyrannique vit pour ses films au risque de détruire ses collaborateurs. Une star, un réalisateur et un scénariste, assaillis par des souvenirs douloureux. Ce sont eux les ensorcelés, insectes effarés qui se brûlent à la flamme de Hollywood, que Minnelli contemple en entomologiste. Ce qu’il filme magnifiquement — il est un des cinéastes les plus personnels de l’époque —, c’est le rôle prépondérant joué par les producteurs dans le système hollywoodien. Le film devient alors un fascinant jeu de miroirs dans lequel les personnages semblent se répondre. Dans une scène au lyrisme superbe, Lana Turner fuit, éperdue, au volant d’une voiture, sur les routes escarpées de Malibu. Dix ans plus tard, dans Quinze jours ailleurs, Minnelli filmera la même séquence avec Cyd Charisse et Kirk Douglas. Mais Quinze jours ailleurs est crépusculaire : le temps a fait son œuvre en estompant les rêves. La nostalgie est devenue l’âme du film. Les héros des Ensorcelés, eux, affrontent encore la lumière crue des sunlights, ces soleils artificiels et impitoyables qui éclairent la tragédie qui menace de frapper.

Christophe Pellet, Télérama

Projeté dans le cadre de

Du 20 Juillet 2016 au 23 Août 2016
Un géant d'Hollywood