La Vocation d'André Carel

Réalisateur et scénariste suisse établi à Paris, Jean Choux revient au début des années 1920 au bord du Léman pour tourner La Vocation d'André Carel, son premier long métrage. Le film raconte l'histoire d'un jeune bourgeois parisien tourmenté envoyé par son père sur les rives du Léman avec son précepteur pour se refaire une santé. Il découvre l'amour et sa vocation d'artiste parmi les bateliers. Tourné en extérieurs sur les bords du Léman (Genève, côtes savoyardes et vaudoise), ce film aux accents lyriques se caractérise également par un aspect documentaire, puisqu'on y voit les belles barques transportant majestueusement les pierres des carrières de Meillerie. Contrairement à la plus grande partie de la production suisse de l'époque, le film n'a aucun rapport ni avec la montagne, ni avec les origines de la Confédération, ni avec aucun des sujets de prédilection de la production nationale. La Vocation d'André Carel se distingue aussi par ses préoccupations esthétiques. Jean Choux recourt fréquemment aux images subjectives. Le montage est sec et rapide. L'utilisation des décors naturels, sur le lac et ses rives, et celle des barques à voiles doubles témoignent d'une sensibilité plastique qui trouve ses origines dans un grand intérêt pour la peinture. Pour Michel Simon, encore très jeune, c'est le premier rôle important au cinéma. Mais dans le comportement du précepteur qu'il incarne, tout laisse présager ses personnages futurs chez Vigo, Renoir ou Carné. Longtemps méconnu, le film a été reconstitué et restauré par la Cinémathèque suisse en 2002. Le travail a été mené sur la base du négatif d'origine, en état de décomposition avancée, de l'internégatif complet de la version suisse du film et d'une copie positive d'époque de la version française déposée au Centre National du Cinéma à Paris.   

Cinémathèque suisse