La Dame de Shanghai
Fasciné par la belle Elsa Bannister, Michael O'Hara est embauché en tant que matelot sur un yacht. Mais il se trouvera piégé dans un complot meurtrier.
À travers cette histoire à dormir debout, Welles a voulu dresser un portrait de la société américaine : le portrait d'une société de requins qui se dévorent, qui n'ont pour but que de gagner de l'argent, quel qu'en soit le prix. Cet aspect prend tout son sens lors du final, où le film se déconstruit sous les yeux de Welles et du spectateur, donnant l'impression de se réveiller d'un cauchemar, d'une mascarade dont les acteurs ne seraient que de sinistres pantins ne songeant qu'à amasser le plus possible en s’entretuant. Cette mascarade, semble nous dire Welles, c'est l'Amérique. La Dame de Shanghai se révèle être au final le film le plus fantasmatique de son auteur, et aussi l'un de ses plus personnels. Aujourd'hui encore, il déstabilise les spectateurs, et est de ce fait mésestimé. Il s'agit de l'un des sommets de sa carrière.
Adam Kesher, DVDClassik