Othello

De Orson Welles
France, Italie, Maroc, Etats-Unis - 1952 - vost - 90' - Noir et Blanc
Synopsis

À Venise, les succès militaires du général Othello, dit le maure, et son mariage avec la belle Desdémona, fille du sénateur Barbantio, suscitent à la fois l'admiration et la jalousie. Iago, lieutenant d'Othello, va semer le doute dans l'esprit de son général quant à la fidélité de son épouse. 

> Othello a reçu, en 1952, la Palme d'Or du Festival de Cannes

Critique

En plus d'offrir une puissance visuelle à couper le souffle, Othello fait partie de ces rares films à véhiculer quasi exclusivement leur message et leurs émotions au moyen d'outils purement cinématographiques et sans jamais recourir à la facilité apportée par le support littéraire. Avec OthelloOrson Welles, malgré toutes les vicissitudes et les quelques rares maladresses techniques, exprime la quintessence de son art avec la vigueur d'un général en campagne, l'intensité d'un poète maudit et la malice d'un cinéaste marginal qui ne s'en laissera jamais compter.

Ronny Chester, DVDClassik

On sait les difficultés financières que rencontra le cinéaste pour mener son projet à terme : tournage à épisodes, changements de comédiens, costumes et décors bricolés. Mais on dirait presque que ces circonstances ont aidé le film ! Sans doute ont-elles poussé Welles à ce montage éclaté, véritable kaléidoscope de visions, hallucinantes contre-plongées, subtils jeux d'ombre et de lumière. Welles a beaucoup coupé la pièce (la version intégrale, avec Laurence Olivier, est presque trois fois plus longue), mais respecté l'esprit shakespearien. Jouets du destin, victimes d'une odieuse manipulation, les personnages apparaissent au loin, minuscules dans un décor immense. Le milieu définit l'action : devant la caméra de Welles, Venise n'est qu'un complot, et le fort chypriote, écrasé de soleil, un lieu aveuglant, où la vérité se dérobe. Les hauts murs de pierre incarnent une puissance brute, une barbarie qu'Othello trouvera en lui pour étrangler Desdémone. La splendeur baroque de la mise en scène contraste avec la sobriété du jeu des comédiens. Le génie de Welles éclate à chaque plan. Ce magnifique Othello est un acte de foi dans le cinéma.

Aurélien Ferenczi, Télérama

 

Projeté dans le cadre de

Du 16 Décembre 2015 au 5 Janvier 2016