Katia et le crocodile

De Véra Simkova, Jan Kucera
République Tchèque - 1966 - vf - 70' - Noir et Blanc
Synopsis

Au hasard d’une rencontre dans la rue,Katia se voit confier la garde des animaux d’une classe pendant la durée des vacances par un écolier : deux lapins, une tortue, un petit singe, des souris blanches, un étourneau qui parle et un crocodile. Elle ramène toute cette ménagerie dans sa maison et installe le petit crocodile dans la baignoire.

Malheureusement la petite sœur de Katia veut jouer avec les animaux et les laisse s’échapper. Le grand-père lui a laissé ouvert le robinet de la baignoire qui abrite le crocodile. Celui-ci s’échappe et tout le quartier est bientôt en émoi, une folle poursuite s’engage à travers les rues de la ville, Prague probablement. 

Critique

Katia et le crocodile est sans doute le premier burlesque pour enfants. Il a le rythme rapide du genre, la logique aussi qui fait que chacun poursuit son chemin, son idée, selon son tempérament, ce qui engen- dre la cocasserie des rencontres, le jaillissement des gags nés de situations imprévues et pourtant prévisibles. A travers ce bouillonne- ment s’esquisse cependant la pein- ture d’un quartier avec sa marmaille tourbillonnante assoiffée de jeu, de mouvement, d’action, avec ses ménagères et les vieillards du club de musique, amis du grand-père. Mais ce réalisme sous-jacent ne fait que sous-tendre le film; vieillards, livreur de ballons, I’homme "toujours prêt à rendre service", les enfants, sont entraînés par la logique des choses à des actions loufoques qui aboutissent parfois au délire poéti- que : après avoir laissé tomber ses caisses de ballons, le livreur ne fera pas grand effort pour les arracher aux gamins déchaînés, nez en l’air, il suivra, aussi avec intérêt, le jail- lissement des ballons, le curieux comportement d’un ballon qui se dégonfle en zigzaguant dans le ciel. Comme en définitive, les enfants lui restitueront plus de ballons qu’il n’en avait, il offrira, de lui-même, à la fin du film, un nouveau festival de ballons.

L’image est soignée, le décor joli, le rythme nerveux, les inventions cocasses.

Jacqueline Lajeunesse Ciné-Jeunes n°47