Cross of Iron

De Sam Peckinpah
Etats-Unis - 1977 - vost - 133' - Couleurs
Synopsis

Sur le front russe, un aristocrate allemand est prêt à tout pour obtenir la croix de fer. Tout sauf y laisser la vie. Cette conception du métier de soldat se heurte à celle d'un vieux baroudeur placé sous ses ordres. Un film sur les méfaits de l'héroïsme outrancier.

Critique

Tourné en 1977 par Sam Peckinpah, au crépuscule de sa carrière, Cross of Iron est un film désespéré, apocalyptique. Une œuvre maîtresse du genre, parabole d’un pacifisme impossible. La production du film fut un véritable cauchemar. Le manque d’argent et de moyen, et les problèmes de drogue d’un Peckinpah toujours aussi caractériel et violent accentuèrent les difficultés de la réalisation. 

Le film retrace la retraite de Russie, la défaite de l’Allemagne Nazie. Nous entrons dans cette histoire par la porte du mess des officiers allemands. Un comandant animé par la rancœur et le devoir qu’elles que soient ses convictions, un capitaine pacifiste et résigné et un lieutenant strictement discipliné. Ce dernier, au nom de la patrie, du destin, de l’honneur ou de l’obéissance, stimule et applique les forces barbares qu’il prétend abhorrer. Comme toujours chez Peckinpah, c’est l’affrontement entre deux hommes qui fournit l’argument dramatique : le capitaine Stransky ambitieux et méprisant et le caporal Steiner, lucide et désespéré.

Stransky fait partie de cette bourgeoisie bavaroise qui envoie ses enfants à la guerre afin qu’ils s’y distinguent et qu’ils face honneur à leur pays et leur ordre en y ramenant la croix de fer. Steiner, lui, est l’archétype même du personnage Peckinpahien : un professionnel abattu, un anachronisme vivant dans une époque touchant à sa fin et qui décide d’y échapper dans une ultime explosion de violence. L’un incarne la violence institutionnelle, l’autre la violence primaire. 

Sam Peckinpah a toujours basé ses plus grands films sur cette confrontation mythique de deux « modèles », de deux « conceptions du monde » qui, confrontés dans un contexte quelconque, ne peut déboucher que sur un cataclysme universel. On pense alors à Ride the High Contry, Major Dundee, The Wild Bunch, Straw Dogs et bien entendu à Pat Garett et Billy le Kid.

Sébastien Miguel, Cadrage (extrait)

Projeté dans le cadre de

Du 19 Août 2015 au 1 Septembre 2015