Major Dundee

De Sam Peckinpah
Etats-Unis - 1965 - vost - 136' - Couleurs
Synopsis

Durant les derniers mois de la guerre de Sécession, des Indiens Apaches commandés par Sierra Charriba, attaquent un poste de cavalerie du Nouveau-Mexique et massacrent ses occupants, puis se dirigent vers le Mexique en emmenant les enfants. Le Major Dundee, commandant du Fort Benlin, qui sert de camp d'internement pour les prisonniers sudistes, décide de rattraper et d'anéantir la bande de Charriba. Manquant d'hommes, il est contraint d'enrôler des volontaires de tous acabits ainsi que des Sudistes, dont le chef est Benjamin Tyreen. Les deux hommes se connaissent de longue date et se détestent.
Tyreen accepte d'aider Dundee en assurant le commandement des Sudistes. Mais une fois la mission terminée, il tuera Dundee, tel est son serment. La petite troupe entre au Mexique. La tension augmente (présence de soldats noirs) et le commandement de Dundee est mis à rude épreuve...

Critique

Major Dundee nous revient, dans une version (presque) originale, puisque le film avait été considérablement raccourci par la production. Rétrospectivement, il intéresse aussi par ce qu’il révèle déjà du génie de son auteur (il en est alors à son troisième long métrage) : le Mexique ou le Nouveau-Mexique blafards et curieux que Peckinpah allait visiter dans certains de ses plus beaux films (Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia, Pat Garrett et Billy the Kid) ; ce "héros" de Peckinpah, tellement ambigu et amoral, déjà tout entier dans le portrait d’un soldat qui lutte contre la faiblesse et la déchéance humaines (celle de son régiment de renégats) et en premier lieu contre la sienne (Amos Dundee sombrera-t-il dans l’alcool ?) ; la cruauté faite cinéma, sous le regard des enfants en troupes désordonnées (La horde sauvage, et tous ces films que Cimino a dû voir et revoir)... Le tout évidemment placé sous le signe d’une "rédemption" dont un personnage de pasteur montre toute l’équivoque. Dans une scène nocturne où un soldat noir est insulté par un sudiste confédéré, on est frappé par cette tension et cette violence sourdes, intérieures, qui seront celles des scènes étonnantes - de viol en particulier - dans Les chiens de paille et dans Alfredo Garcia. Et même s’il est vrai que le cinéaste a connu des rapports conflictuels avec la star sur ce tournage, signalons la performance riche et juste de Charlton Heston, en particulier dans ce moment où le beau soldat, blessé, perd sa superbe et sa virilité et menace de sombrer dans la bouteille. De quoi non seulement revoir un beau western (malgré sa longueur, on vous aura prévenu) mais aussi un grand acteur.

Max Robin, À voir à lire

Projeté dans le cadre de

Du 19 Août 2015 au 1 Septembre 2015