La maison du Docteur Edwardes

De Alfred Hitchcock
Etats-Unis - 1945 - vost - 110' - Noir et Blanc
Synopsis

Constance, médecin dans un asile d'aliénés, tombe amoureuse du nouveau directeur, le Dr Edwardes. Cependant, elle s'aperçoit rapidement que l'homme qu'elle aime n'est pas celui qu'il prétend être…

Critique

(...) Force est de constater que la précision d’Hitchcock fonctionne à merveille pour recréer un univers qui oscille entre ambiance de polar et surnaturel de bon aloi. L’ensemble n’est pas aussi grave qu’il le sera dans le chef-d’oeuvre Psychose, l’autre grand film de Hitchcock évoquant les questions de double personnalité et de démence, et la prestation de Gregory Peck en prince charmant névrosé n’a pas la même force de conviction que le terrifiant Anthony Perkins incarnant le gérant du motel Bates. Reste que cette souplesse de ton permet au film d’associer élégance et légère insolence, combinées avec un soin toujours constant, du premier au dernier plan, de la mise en scène. Un rai de lumière sous une porte, une maison toute en escaliers ou un couteau tenu dans une main au premier plan suffisent, dans une sobriété rare, à rendre l’espace de l’écran riche de surprises et de significations pour le spectateur. Ce qui n’exclut d’ailleurs pas le cinéaste de se livrer à des exercices plus “expérimentaux”, comme une très belle séquence de rêve - ce dernier étant évidemment analysé... - basée sur des oeuvres de Salvador Dali. Hitchcock, avec La maison du docteur Edwardes, démontrait déjà en 1945 que la notion de “film de divertissement” a le droit à toutes ses lettres de noblesse, pourvu que ce type de cinéma soit mené d’une main de maestro.

Camille Lugan, À voir à lire

Projeté dans le cadre de

Du 29 Janvier 2018 au 7 Mars 2018