La longue marche
Des résistants, dénoncés aux troupes allemandes, prennent le maquis et tentent de rejoindre le Vercors. Pour soigner l'un d'entre eux, qui est blessé, ils doivent faire appel à un médecin pétainiste.
En présence d'Alexandre Astruc
Ce qui intéresse Astruc dans La Longue Marche, c’est moins cette menace identifiée qui vient de l’extérieur – les allemands – que cette tension sèche qui s’installe entre deux types de menace : externe et interne. L’insubordination des hommes, le doute jeté sur la compétence réelle des meneurs, le spectre d’une trahison, la tendance à la dissension, en somme les clivages bien connus de la société française, pressurisent tout autant la petite troupe que le conflit qui l’oppose aux occupants. Son parcours prend alors la forme d’une corde raide tendue entre deux précipices – la grande et la petite histoire – à laquelle tient tout l’enjeu du film : comment se frayer collectivement un chemin entre les deux ?
Mathieu Macheret, revue Zinzolin