
Avant-première de TARDES DE SOLEDAD
Avant-première de TARDES DE SOLEDAD lundi 5 mai à 20H00 en présence du réalisateur Albert Serra !
À travers le portrait du jeune Andrés Roca Rey, star incontournable de la corrida contemporaine, Albert Serra dépeint la détermination et la solitude qui distinguent la vie d'un torero. Par cette expérience intime, le réalisateur de Pacifiction livre une exploration spirituelle de la tauromachie, il en révèle autant la beauté éphémère et anachronique que la brutalité primitive. Quelle forme d'idéal peut amener un homme à poursuivre ce choc dangereux et inutile, plaçant cette lutte au-dessus de tout autre désir de possession ?
"En compétition face à des nouveaux films de François Ozon, Kiyoshi Kurosawa ou encore Mike Leigh, Albert Serra a remporté la récompense suprême au Festival international du film de San Sebastián avec Tardes de soledad, un ambitieux documentaire sur le toréador Andrés Roca Rey, déjà critiqué par des organisations de défense des droits des animaux.
C’était presque une évidence. C’est dans le Pays basque, à San Sebastián, que le cinéaste espagnol Albert Serra a présenté un documentaire sur un art ibérique en voie de désuétude : la corrida. Plus précisément, le film se concentre moins sur la discipline et les questions éthiques qu’elle suscite que sur l’homme qui l’incarne, le torero déifié par une arène entière, demi-dieu hispanique au courage monté en épingle par un costume qui lui bombe le torse et les fesses.
Dans l’arène, la caméra ne cadre que l’homme et l’animal, et relègue le public en hors-champ tout en conservant son ambiance sonore (un dispositif similaire à La Zone d’intérêt). Et de ce qui reste dans le plan, on voit tout : le visage grimacier et transfiguré du toréador, la grâce du ballet funèbre qu’il dirige (les pro y verront ce qu’il·elles cherchaient d’un tel documentaire), l’horreur dans la mise à mort d’un animal mise en spectacle (les anti également).
Moins qu’un film sur la corrida en général, le documentaire capture quelque chose de la solitude métaphysique qui parcourt la vie d’un toréador : seul dans l’arène, inégalable en dehors, il donne la mort et on célèbre sa vie, sans que jamais l’on s’intéresse à ses états d’âme les plus profonds. Tardes de soledad, ou Après-midi de solitude en français."
-Nicolas Moreno, Les Inrocks