7 Novembre 2024

Séance spéciale de L'ARCHE RUSSE d'Alexandre Sokourov

jeudi 7 novembre à 18H15 en partenariat avec le GIFF !

Séance spéciale de L'ARCHE RUSSE d'Alexandre Sokourov jeudi 7 novembre à 18H15 en partenariat avec le GIFF !

L'Arche russe annonce la célébration du tricentenaire du musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg. Sa construction fut entamée par Pierre Le Grand et se compléta au cours des siècles pour former l'un des plus importants patrimoines artistiques mondiaux. Le réalisateur Alexandre Sokourov exécute avec L'Arche russe une véritable performance technique, puisque le film fut tourné en un seul plan-séquence. Le réalisateur se défend de mettre en avant l'importance du procédé, pourtant ce sont bel et bien les innovations technologiques qui rendirent l'opération possible. C'est donc relié à un gigantesque disque dur que l'Allemand Tilman Büttner, qui s'était déjà illustré brillamment sur les séquences mouvementées de Cours, Lola cours, a promené ici son steadycam pour immortaliser cette balade en temps réel. 

Un réalisateur contemporain se retrouve comme par magie dans le musée de l'Ermitage à Saint-Petersbourg au début du XVIIIème siècle. Il y rencontre un cynique diplomate français du XIXème siècle et les deux hommes deviennent complices au cours d'un extraordinaire voyage dans le temps à travers le turbulent passé de la Russie, qui les conduit jusqu'à nos jours. Leur voyage se déroulant au cours d'une prise unique, réalisée à l'aide d'un steadycam spécial, sans aucun montage, les deux hommes s'engagent dans une discussion aussi ironique que passionnée. L'Ermitage est l'arche russe qui préserve avec amour l'art et l'histoire jusqu'à ce que le monde connaisse des jours meilleurs. «Ce musée est le seul endroit de Russie où cette action peut se dérouler, car nous n'avons pas d'autre labyrinthe si plein de vie et si riche en oeuvres d'art», explique Alexandre Sokourov. Si le tournage fut équivalent à la durée de la prise de vue, en revanche 6 mois de répétitions furent nécessaires pour coordonner les 867 personnes apparaissant sur les 33 plateaux traversés en enchaînement. 

«La volonté d'Alexandre Sokourov de filmer L'Arche russe en une seule prise ininterrompue a nécessité d'extraordinaires solutions techniques. Comme il est physiquement impossible de tourner plus de douze minutes de film conventionnel, nous devions tourner en vidéo. Cependant, ce fut seulement l'arrivée relativement récente de caméras compactes haute définition 24p qui offrit la qualité visuelle et la possibilité de faire ce film pour le cinéma, en transférant notamment l'image numérique sur un négatif 35mm. 

Avec l'aide de spécialistes allemands une plate-forme portable complexe a été conçue pour répondre aux exigences du scénario qui incluait des plans architecturaux précis, faisant ressortir la distance de 1300 mètres couverte par le déroulement de l'action. Il fut décidé que la seule façon de bouger la caméra serait d'utiliser un steadycam, bien que nous ne puissions être sûrs qu'après l'image finale, qu'une aussi longue prise de steadycam soit possible, compte tenu de la performance physique extrême demandée au chef-opérateur allemand, Tilman Büttner. A l'issue de mois entiers de répétitions, les 867 acteurs et figurants, les trois orchestres «live» devaient tous connaître leur position et rôles précis». C'est tout simplement extraordinaire.