Maternité éternelle de Kinuyo Tanaka

Les Soeurs Lumière - Séance jeudi 28 mars à 19H30 avec MATERNITE ETERNELLE de Kinuyo Tanaka !

Premier du genre à Genève, Les sœurs Lumière est le ciné-club féministe de la bibliothèque Filigrane organisé en partenariat avec les Cinémas du Grütli. Pensé comme un espace de réflexion et de débat autour des femmes et du cinéma, il interroge la place de celles-ci aussi bien derrière que devant la caméra en proposant une programmation éclectique, afin de rendre visibles d’autres images et d’autres histoires de femmes, de découvrir de nouvelles héroïnes et des réalisatrices méconnues. Cette troisième édition, composée de six projections, propose une plongée dans l’univers de l’écriture portée à l’écran. Six films, six réalisatrices, et autant de manières de filmer des femmes qui pensent, qui écrivent, qui créent.

Quatrième rendez-vous le jeudi 28 mars 2024 à 19h30, avec Maternité éternelle de Kinuyo Tanaka :

Hokkaido, dans le nord du Japon. Fumiko vit un mariage malheureux. Sa seule consolation sont ses deux enfants, qu’elle adore. Un club de poésie devient sa principale échappatoire, et lui permet de se rendre en ville. Elle y retrouve Taku Hori, le mari de son amie Kinuko qui, comme elle, écrit des poèmes. Elle ressent de plus en plus d’attirance pour lui. Mais Fumiko découvre qu’elle a un cancer du sein. Alors que ses poèmes sont publiés, elle doit subir une mastectomie. La jeune femme découvre alors la passion avec un journaliste qui vient la voir à l’hôpital.

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Considérée comme l'une des plus grandes actrices japonaises, Kinuyo Tanaka (1909-1977) apparaît dans plus de 250 films. L'Occident la découvre au début des années 50 dans des chefs-d'œuvre absolus: La Mère, de Mikio Naruse (1952), et La Vie d'Oharu, femme galante de Kenji Mizoguchi. Mais Kinuyo Tanaka n'en est pas à ses débuts; déjà star du muet, elle est passée au parlant sans perdre une once de son aura, ni de son talent. La star japonaise, devient star internationale, tournant avec les plus grands, Yasujiro Ozu, Mikio Naruse, Kenji Mizoguchi, Akira Kurosawa, Kon Ichikawa, pour ne citer que les plus célèbres. Elle donne cependant un nouvel élan à son parcours en 1953, devenant la première femme réalisatrice du Japon d'après-guerre. Elle réalise six longs métrages : Lettre d'amour, La Lune s'est levée, Maternité éternelle, La Princesse errante, La Nuit des femmes, et Mademoiselle Ogin.

Premier film vraiment personnel de sa réalisatrice, Maternité éternelle commence dans les plaines ensoleillées de Hokkaido pour terminer dans les sous-sol d’un hôpital. Cette trajectoire est celle d’une héroïne sublime et tragique, qui ne faiblit jamais et qui assume jusqu’au bout son désir de liberté, puis son désir tout court. L’audace du film n’a pas d’équivalent dans le cinéma japonais de l’époque et surprend encore aujourd’hui. Avec Maternité éternelle, Kinuyo Tanaka devient une cinéaste de premier plan.