Du 2 Novembre 2022 au 17 Novembre 2022

ARIAFERMA

De nos jours, dans un lieu reculé, quelque part en Italie. Une prison vétuste est en voie de désaffectation, la plupart des détenus ont été évacués ainsi que leurs gardiens. Pour garder les détenus qui restent, il n’y a plus que Gaetano Gargiulo (Toni Servillo) et ses hommes qui s’impatientent. Mais voilà que la directrice les prévient que leur séjour va se prolonger car on ne trouve pas d’endroit où transférer les derniers détenus. L’ambiance se tend. Les gardiens et les détenus sont face à face et certains esprits s’échauffent. Gargiulo est confronté à Carmine Lagioia (Silvio Orlando), un boss de la camorra aux bonnes manières. Il s’était toujours gardé de sympathiser les détenus, mais il assouplit son attitude, au grand dam de certains collègues plus stricts.

« La prison de Mortana n’existe pas en vrai : c’est un lieu fictif, construit après avoir visité de nombreuses prisons. Presque partout nous avons trouvé des personnes très disponibles, désireuses de parler, de raconter leur vie. Parfois les entretiens impliquaient ensemble des gardiens, la direction et des détenus. Du coup, il arrivait que se crée une ambiance étrange de convivialité, c’était à celui qui le premier raconterait son histoire. On riait aussi. Puis, à la fin des entretiens, chacun reprenait son rôle et les hommes en uniforme, clés en main, ramenaient dans les cellules les autres, les détenus. Face à ce retour drastique à la réalité, nous, les extérieurs, nous nous sentions dépaysés. Et c’est justement cette sensation de dépaysement qui a conduit à la réalisation du film: Ariaferma ne raconte pas les conditions des prisons italiennes. C’est peut-être un film sur l’absurdité de la prison. »
Leonardo Di Costanzo, labiennale.org