Cinéma des Aînés

2ème cycle 2018!

Pourquoi aller au cinéma ? Pour se détendre, pour retrouver des amis (sur et hors écran), pour se rendre attentif, pour se poser des questions auxquelles on n’aurait pas immédiatement pensé… Pour se souvenir, pour s’ouvrir l’esprit, pour s’ouvrir aux autres. Pour vivre des vies rêvées, des cauchemars éveillés… Pour tout cela, et bien d’autres choses encore, le Cinéma est un Art Majuscule. Et le Cinéma des Aînés une bouffée de culture qu’on aurait tort d’oublier. 

La culture, justement, est au coeur du premier film de ce nouveau cycle, La Promesse de l’aube. A travers les mille vies de Romain Gary, Eric Barbier raconte l’amour d’une mère pour son fils, qu’elle voue à de grandes destinées. Incarnée par Charlotte Gainsbourg, cette femme est persuadée que son fils est un génie et elle fera tout pour qu’il soit révélé. Culture et famille encore dans Ce qui nous lie, de Cédric Klapisch. Mais culture de la vigne cette fois et liens entre frères et soeur, plutôt qu’entre mère et fils. Très beau film emplit de fureur et de tendresse. La vie en somme. La vie que nous retrouvons dans Aurore, l’histoire d’une femme d’une cinquantaine d’années qui est confrontée aux sombres perspectives offertes par une nouvelle vie, marquée par la perte d’un emploi, la solitude et des montées de chaleur qui ne sont pas de première jeunesse. Lumineuse, Agnès Jaoui dans le rôle-titre, décide de réagir et entre en résistance. Une qui ne s’en laisse pas conter non plus, c’est Mélanie Laurent face à Jean Dujardin, dans le divertissant Retour du héros. Avec ce film rondement mené et rythmé par les joutes verbales de l’exaspérée et du roublard, de la pure et du malin, Laurent Tirard renoue avec les comédies au ressort comique modulé par l’affrontement des contraires. C’est drôle, irrésistible et magnifiquement interprété. On ne boude pas son plaisir en passant un excellent moment. Et pour clore ce cycle, nous retrouvons un héros qui nous accompagne toujours, le petit Sébastien que l’on ne saurait éloigner de sa Belle. Belle et Sébastien 3, le dernier chapitre, est réalisé par l’acteur Clovis Cornillac qui s’est par ailleurs taillé sur mesure un rôle de vrai méchant. Un individu de pure malveillance, un ogre infâme qui tente de séparer les inséparables. Avec des plans d’une beauté à couper le souffle, Clovis Cornillac signe le dernier – et meilleur - volet d’une saga haute en couleur.

Sami Kanaan

Conseiller administratif de la Ville de Genève