Voice of a Nation: my journey through Afghanistan (débat)

De Jawed Taiman
Afghanistan, Royaume-Uni, Pays-bas - 2012 - vost - 52'
Synopsis

 

Jawed Taiman est afghan. Quand la guerre civile éclate au début des années 90, il s’enfuit à Londres avec sa famille. Seize ans plus tard, il retourne dans un pays complètement dévasté. De province en province, il filme ses rencontres : son propre frère, devenu gouverneur de province, un boulanger découragé par la politique, des cultivateurs, des activistes organisant leur propre comité de nettoyage des rues, ainsi que des talibans justifiant les attentats-suicides. 

Nation composite, formée par des couches de guerres successives, l’Afghanistan d’aujourd’hui se détache sur fond de paysages grandioses. Voice of a Nation, réalisé par Jawed Taiman, propose la vision délibérément personnelle d’un pays où le réalisateur est à la fois citoyen et étranger. Confrontant ses souvenirs idylliques à la brutale réalité, le réalisateur s’interroge lui-même autant que les citoyens à qui il donne la parole. À travers ses rencontres, c’est le portrait d’un pays toujours menacé par les talibans qui permet de mieux comprendre le risque que prend la communauté internationale en se retirant d’Afghanistan.

 

Débat après le film:

AFGHANISTAN: GUERRE CONTESTÉE, RETRAIT CONTROVERSÉ 

Le 11 janvier 2013, le Président Hamid Karzaï, sollicitait son homologue américain en lui demandant le maintien d'une force armée substantielle au-delà de la date annoncée du retrait en 2014. Il s'est vu opposer une fin de non-recevoir. 
Barack Obama, confronté aux difficultés économiques que connait son pays et à l'impopularité de l'intervention décidée par son prédécesseur, s'est prononcé pour une présence minimale, voire pour « une option zéro». Même s'il affirme que le conflit s'achève, que les objectifs ont été atteints, que désormais les Afghans sont à même de garantir la sécurité de leur population et de s'organiser démocratiquement, nul n'est dupe. La lutte contre les Islamistes extrémistes, et notamment les Talibans, va se poursuivre en privilégiant le recours aux drones.
Si un retrait complet et rapide présente des avantages pour la Maison Blanche, certains font remarquer que le régime d'Hamid Karzaï, corrompu, faible, sans réel soutien populaire, sera incapable de gérer la période post-conflit. A leurs yeux, les Occidentaux, qui ont libéré le pays des Talibans en créant de nouvelles fractures dans la société, ont une responsabilité vis-à-vis de la population qu'ils ne peuvent abandonner à la violence et au chaos annoncés. 
Pour d'autres, le bilan de la politique suivie ne saurait justifier sa prolongation. A l'issue d'une décennie d'intervention, qui a coûté 500 milliards de dollars aux Etats Unis, la situation sociale est déplorable - un enfant sur 5 meurt avant 5 ans, les 2/3 des filles ne sont pas scolarisées alors que la moitié de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté - et la sécurité illusoire - les abus de la guerre contre le terrorisme ont conforté et renforcé les extrémistes en les disséminant au-delà de leurs territoires traditionnels.

Eric Sottas

Intervenants: Girardet Edward | Samar Sima | Sottas Eric | Taiman Jawed | Tronc Emmanuel

Réservation