Les guérisseurs
Auscultant les corps, sondant les recoins de la psyché humaine "Les guérisseurs" esquisse au présent les contours de la médecine de demain. A travers des personnages universels, le film dresse le portrait d’un système de santé en pleine mutation. Et pose une question essentielle: sommes-nous prêts à devenir immortels?
Marie-Eve Hildbrand réalise «Les Guérisseurs» avec les yeux du cœur.
Faite au feu de l’ECAL, la réalisatrice a touché à différents métiers du cinéma avant de signer son premier long métrage, un documentaire sur la médecine empreint d’une grande empathie.
(...) Marie-Eve Hildbrand est proche de Bande à Part. C’est sous l’égide de cette société de production fondée entre autres par Lionel Baier et Jean-Stéphane Bron, ses anciens professeurs, qu’elle a tourné ce premier long métrage, Les Guérisseurs.
Arrive un âge où le corps humain cesse d’être indolore. La jeune quadragénaire consulte quelques docteurs et thaumaturges. Au même moment, son père, médecin à Oron, décide de remettre son cabinet. Découvrant qu’elle connaît mal l’activité du Dr. Hildbrand, la cinéaste entre dans l’intimité de la consultation, «un des derniers lieux où on peut encore être vulnérable». Elle suit les étudiants en médecine, observe des gestes pleins de tendresse et de gravité, capte l’angoisse ontologique que suscite l’épreuve de la dissection. Elle va aussi à la rencontre de chamans. Et filme les droïdes au chevet des enfants hospitalisés.
Les Guérisseurs n’est pas un reportage sur la médecine, mais un essai sur la vie et la mort qui, à travers les rapports soignant-soigné, parle de «toute relation s’établissant entre deux êtres humains». La réalisatrice se réjouit de découvrir que ce film plein d’empathie catalyse des rencontres inattendues, révèle les liens invisibles unissant les êtres et les choses. (...)
Antoine Duplan, Le Temps
