L'Usine de rien

De Pedro Pinho
Portugal - 2017 - vost - 177' - Couleurs
Synopsis

Une nuit, des travailleurs surprennent la  direction en train de vider leur usine de ses machines. Ils comprennent qu'elle est en cours de démantèlement et qu'ils vont bientôt être licenciés. Pour empêcher la délocalisation de la production, ils décident d'occuper les lieux. À leur grande surprise, la direction se volatilise laissant au collectif toute la place pour imaginer de nouvelles façons de travailler...

> Sortie du film le 6 décembre

> Prix FIPRESCI sections parallèles à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes

 

Critique

« L’Usine de rien », un monde sans travail

Le Portugais Pedro Pinho signe une chronique au long cours où s’entrechoquent le récit d’une occupation, l’ébauche romanesque, l’analyse marxiste, la comédie musicale.
Une usine délocalise, laissant les ouvriers sur le carreau. Occupant déjà quelques fictions et moults documentaires, le motif inspire au Portugais Pedro Pinho, pour son premier long-métrage de fiction, L’Usine de rien (A Fabrica de nada), une chronique au long cours où s’entrechoquent le récit d’une occupation, l’ébauche romanesque, l’analyse marxiste, la comédie musicale. Geste fort, qui multiplie les beaux emprunts, tant à Alain Guiraudie (Ce vieux rêve qui bouge) qu’à Miguel Gomes (Ce cher mois d’août), tant à Mariana Otero (Entre nos mains) qu’à Jean-Marie Straub (le récitatif, partout).

Œuvre de pensée, de mise en relation entre les registres, portant sur le travail et la désaffection, l’aliénation et l’émancipation, la redéfinition possible d’un monde où le travail aurait cessé d’exister, le film rencontre plus de difficultés à faire vivre, et par conséquent éprouver, le sortilège de la fiction.

Jacques Mandelbaum, Le Monde