Il Bel Antonio
Toutes les femmes sont amoureuses du bel Antonio. Mais lorsqu'il épouse Barbara, Antonio ne s'avère pas être l'amant espéré... Tout le monde est rapidement au courant et le jeune homme devient la risée de la ville.
Cette belle charge contre le patriarcat et le mythe du mâle italien doit beaucoup au roaman de Brancati mais aussi sans doute à Pier Paolo Pasolini qui a collaboré au scénario. Sans effet mélodramatique, Bolognini y accompagne un homme meurtri, victime de son image et de son impuissance.
Edouard Waintrop
Mastroianni venait d'exploser en séducteur mondain dans La Dolce Vita, de Fellini. Sans perdre de temps, il cassa son immédiate et légendaire image de marque. Dans cette charge satirique, très osée pour l'époque, le don Juan incarne... un impuissant. Quant à Claudia Cardinale, qui venait d'être une pensionnaire de maison close dans La Viaccia, de Bolognini également, elle est ici une jeune fille vierge ! Ils sont tous deux magnifiques en affrontant des situations délicates dans le sous-entendu. Pasolini, encore scénariste, aborde la sexualité à travers les tabous et les préjugés d'une communauté sicilienne. La comédie se teinte peu à peu de gravité. Grâce à l'élégance de la mise en scène, elle trouble, puis finit par déranger par sa dénonciation virulente des moeurs. Poignant.
Philippe Piazzo, Télérama