soirée Midi-Minuit fantastique

France - vf
Synopsis

Fantasmagorie, Patrice Molinard (France, 1963, 40')

Le récit d'une étrange nuit de vampires...

Auteur des sublimes photos de repérage du Sang des Bêtes de Georges Franju – son beau-frère –, Patrice Molinard réalise en 1962 un sommet du fantastique français. Un film de vampire avec Édith Scob en croqueuse d’enfants et Venantino Venantini dans le rôle d’un émule de Dracula, le tout dans une poétique Transylvanie val-d’oisienne. D’une beauté expressionniste à couper le souffle et d’une audace formelle constante, le film a laissé pantois Alain Le Bris qui le défendit, dithyrambique, dans le n°3 de Midi-Minuit Fantastique. Redécouvrir Fantasmagorie aujourd’hui est un choc. Car pour le résumer d’une formule excessive mais néanmoins pertinente, voici peut-être le chaînon manquant entre Nosferatu, Vampyr et… Lost Highway !

La Prima donna, Philippe Lifchitz (France, 1964)

L'ascension, la gloire, la chute de "La Pasta", l'illustre Prima Donna, imaginée par un lecteur d'un journal du dimanche.

Splendeur et décadence de la Pasta, une chanteuse lyrique, et de sa rivale, Mlle Mimi, une cantatrice qui, affublée d’une double tête, chante en stéréo... Raconté du point de vue de la presse people des années 1960 avec un montage photos digne de La Jetée de Chris Marker, porté par la présence de Nelly Kaplan et la voix off de Jacques Dufilho, La Prima Donna prolonge toute une tradition fantastique française, entre loufoquerie, surréalisme, absurde et merveilleux (...). Philippe Lifchitz, alors codirigeant d’Argos Films et producteur de Resnais, Godard ou Varda, réalisait ici son troisième et ultime court métrage. Séduit par le film, son ancien collaborateur sur XYZ, Jean-Claude Romer, lui offrit la couverture du numéro 9 de Midi-Minuit Fantastique en 1964.

Vampirisme, Bernard Chaouat et Patrice Duvic (France, 1967)

La vie nocturne de quelques vampires...

Un pastiche de reportage ORTF façon enquête sociologique sur les vampires, avec un casting épatant : l’écrivain Claude Seignolle ; le spécialiste des fées Pierre Dubois ; les peintres lettristes Roland Sabatier et Micheline Hachette ; des figures excentriques du cinéma français comme Jean Benguigui ; le comédien Michel Beaune ; le réalisateur Pascal Bonitzer ; l’auteur des surréalistes couvertures de la revue Fiction, Jean-Claude Rault ; l’historien du cinéma Jean-Pierre Bouyxou, et les plumes midi-minuistes, Alain Le Bris et Raphaël-G. Marongiu. Défendu dans le n° 17 de MMF, le film a obtenu le prix du court métrage lors du tout premier festival de Sitgès, en 1968.

Satan bouche un coin, Jean-Pierre Bouyxou, Raphaël Marongiu (France, 1968)

Soirée de vampires dévoilée en une série de courts plans montrant des images plus ou moins fétichistes.

Fantômas a bel et bien existé ! Jean-Pierre Bouyxou l’a retrouvé alors que l’Insaisissable menait une scandaleuse carrière d’artiste à Bordeaux sous le nom de Pierre Molinier. Sa marotte d’alors : le travestissement, conçu comme la transgression suprême et le moteur d’infernales bacchanales... Film surréaliste, fétichiste et expérimental, le premier coup d’éclat cinématographique de Jean-Pierre Bouyxou (entamé avec R.-G. Marongiu) est un défi lancé aux règles du 7e art, du bon goût et de la morale. Un manifeste esthétique né de sa découverte du cinéma underground au coté d’Alain Le Bris, de MMF. Dans le rôle-titre, Molinier brille d’un charisme androgyne plus qu’inquiétant. Culte !         

La fée sanguinaire, Roland Lethem (France, 1968)

Une joyeuse fée exhibitionniste émascule lestement et avec verve un certain nombre de politiciens encanaillés.  Elle exhibe ses trophées dans du formol et poursuit avec entêtement d'autres hommes tout en écrabouillant les divers obstacles à sa mission, un bambin facho, une religieuse, un gendarme.

Deux anges débarquent dans les rues de Bruxelles, un bidon à la main. À l’intérieur, une fée qui collectionne les conquêtes mâles comme autant de trophées sanglants… Anar, dérangeant et d’un féroce humour noir qui le fit adopté par les situationnistes, La Fée sanguinaire a été réalisé en plein Mai 1968 par le correspondant belge de MMF, Roland Lethem, l’homme qui fit découvrir en Europe le cinéma de Suzuki et de Wakamatsu. Le film connût une carrière en festival riche en scandales répétés et enthousiasma MMF qui le défendit dans son n°22. Ce coup de maître lança la réputation sulfureuse du « plus japonais des cinéastes belges ». 

Projeté dans le cadre de