Le Veuf
Un jeune entrepreneur plein d'initiatives commence à rencontrer de graves difficultés.
Dès le générique, Sordi, emphatique, théâtral, grotesque - bref, génial ! - confie à son souffre-douleur qu'il a rêvé de l'enterrement de sa femme. « Tous pleuraient et moi, je riais, je riais... » C'est qu'Alberto Nardi est le cretinetti d'une épouse autoritaire, désagréable et... riche ! Un jour, on annonce sa mort dans un accident de train : aussitôt, Nardi revit. Fausse nouvelle ! Alors, comme le fera Marcello Mastroianni quelques années plus tard, il décide de divorcer à l'italienne - c'est-à-dire de tuer. Mais comme c'est un imbécile...
Risi est en grande forme et Sordi, aussi : tous - des ouvriers en colère aux bourgeois avides - pourraient faire partie des Monstres, que Risi fustigera en 1963. Mais, comme dans les grandes comédies italiennes, des silhouettes émouvantes se cachent dans la conjuration des imbéciles : Stucchi (Livio Lorenzon), par exemple, ami fidèle jusqu'au masochisme de celui qui l'humilie sans cesse... Dialogues brillants et rythme impeccable.
Pierre Murat, Télérama