Les Voisins de Dieu

De Meni Yaesh
France, Israël - 2012 - vost - 94' - Couleurs
Synopsis

Dans la ville de Bat Yam, près de Tel Aviv, Avi Assaf, Kobi et Yaniv, trois miliciens juifs ultra-orthodoxes, font respecter violemment les préceptes du Chabbat, jusqu'à ce qu'Avi tombe amoureux de Miri...

Critique

En ouvrant son film sur une scène littéralement « coup de poing », où un groupe de jeunes venus troubler la tranquillité du Shabbat se font violemment corriger par une milice de quartier auto-proclamée, Meni Yaesh prend un risque, celui de céder à la jouissance de la violence, et d’acclamer la loi du plus fort par une astuce de point de vue. Et pourtant, le cinéaste parvient à maintenir toutes les tensions inhérentes à son sujet – parler de la violence en partant de l’intérieur, en extraire l’énergie et la force de cohésion, exhiber les mécanismes de bêtise d’un groupe sans adopter une position surplombante. Dès la deuxième séquence, nous comprenons qu’il ne s’agit pas simplement là de religion, et que pour ces jeunes miliciens de Dieu dans ce quartier de Bat Yam, l’observance du rituel revêt avant tout une fonction de catharsis sociale. Pouvoir dire à une fille qu’elle ne se respecte pas, rappeler à l’ordre ceux qui ne vont pas à la synagogue ou n’observent pas le Shabbat, c’est s’arroger une position de grand frère pour une grande famille urbaine qui n’a de réalité que les rencontres quotidiennes et fortuites au détour du café du coin.

Camille Lugan, A voir à lire