Du 29 Janvier 2018 au 5 Mars 2018

CINÉMA DES AÎNÉS

1er cycle 2018

A l’exception de certaines destinations exotiques ou des stations de ski de haute montagne, rien de mieux que le cinéma pour échapper à la morne grisaille des journées hivernales. Rien de mieux, en effet, que le Cinéma des aînés et ses rendez-vous du lundi pleins de surprises, d’émotions et de chaleur humaine.

Robert Guédiguian et sa Villa ouvrent la voie. Dans une petite calanque, près de Marseille, une fratrie se retrouve autour d’un père malade. L’occasion pour eux de revivre ensemble, d’aviver des souvenirs, les bons comme les mauvais, de goûter à ces petits bonheurs qui font le quotidien, de souffrir à ces inquiétudes qui brassent l’avenir. L’occasion surtout, pour Robert Guédiguian de revenir sur ses sujets de prédilections : l’importance du lien social, la solidarité, l’amour. Un film en forme de fable d’une profonde humanité. Humanité, lien social, deux thèmes qui caractérisent également le délicat La Mélodie, avec Kad Merad en professeur de musique désabusé qui va retrouver goût à la vie au contact d’un jeune de banlieue qui se révèle violoniste prodige. Une comédie sociale qui fait du bien, dont on sort les yeux scintillants de bonheur. Le Brio, d’Yvan Attal, s’inscrit également dans le registre du rapprochement des extrêmes, avec d’un côté un Daniel Auteuil en professeur rigide, limite réactionnaire, qui se voit contraint de préparer une étudiante en droit, issue de la banlieue, à un concours d’éloquence ; et de l’autre, la jeune Camélia Jordana, au bagout extraordinaire. Ce choc des contraires débouche sur un régal de film, où l’art de la rhétorique sert de base à un suspense jubilatoire. Avec Numéro une, en revanche, Tonie Marshall rappelle que dans notre société où les hommes sont rois, rien n’est simple pour celles qui veulent devenir reines. En dépit de toutes les promesses d’intentions, les volontés affichées, une femme qui réussit sa carrière doit surmonter des obstacles dont ses collègues masculins n’entrevoient pas même les ombres. Entourée d’une palette de requins, Emmanuelle Devos en femme d’affaire conquérante, est plus que parfaite. Et pour finir en beauté, juste avant de retrouver le printemps, Eric Toledano et son complice Olivier Nakache nous convient à un grand mariage, orchestré par Jean-Pierre Bacri. C’est le Sens de la fête, la nouvelle comédie des pères d’Intouchable. Du «cinéma champagne» pour célébrer la fin de l’hiver. Un bonheur dont on ne saurait se priver !

Sami Kanaan,
Conseiller administratif de la Ville de Genève