Il Rosso E Il Blu

L’un des cinéastes les plus méconnus et les plus remarquables du cinéma italien contemporain, Giuseppe Piccioni, dont le travail a régulièrement été présenté au London Film Festival, revient avec ce drame élégant et délicat. 
Adrian Wootton

L’école est là, avec tous ses défauts et ses problèmes, mais l’accent est mis ici sur les personnes, les adultes et les adolescents, chacun à sa façon, placés face à un choix. Grandir ou renoncer, être en phase avec le groupe, ou perdre le contact, voire se fourvoyer par générosité ou naïveté ou tout simplement faire demi-tour. 
Giuseppe Piccioni, le réalisateur 

Tourné avec un charme discret, cette fable sociale explore une multitude de questions sans prêchi-prêcha. Son issue heureuse nous rappelle pourquoi cette profession de tous les défis attire encore autant. 
Jennie Kermode, Eye For Film

Giuiana est la directrice d’un lycée, où elle arrive toujours en premier, passant en revue les salles de classe et les sanitaires. Fiorito est un professeur d’Histoire de l’Art qui a perdu le goût de la beauté et de l’enseignement. Prezioso est un jeune remplaçant de littérature qui aimerait sauver le monde et intéresser ses élèves à la poésie. Au contact de ces jeunes boutonneux, dans cette école de la périphérie romaine, Giuliana, Fiorito et Prezioso sont amenés à revoir leurs convictions. Et ce car on ne cesse jamais vraiment d’apprendre. (…) Confirmant les dons et les précieuses prédispositions de son auteur, Il Rosso e il blu, habite réellement l’école, un univers immobile, immuable, jalonné d’éternelles figures humaines et institutionnelles. Le procédé narratif, fourni par les pages de Marco Lodoli et par le scénario de Piccioni et Francesca Manieri, se déroule le long des couloirs, la salle des enseignants, les aulas, la salle de gym (…). Intime et choral à la fois, Il Rosso e il blu croit qu’il est encore possible de faire quelque chose, de trouver des niveaux de communication acceptables, d’avoir le sens du devoir, de croire en la valeur de la beauté, d’éprouver de la sympathie et de la solidarité envers les autres êtres humains (…).L’acariâtre professeur Fiorito trouvera lui aussi la transmission du désir, notamment au cours d’une leçon «romantique» qui remplira de sens son vide intérieur. Piccioni, d’une direction d’acteurs stylé qui magnifie Scamarcio, «sous-emploie» Herlitzka, contient la Buy, révèle Elena Lietti, effleure Gene Gnocchi et caresse Lucia Mascino, signe un film important, habité par des enseignants qui aiment leurs élèves ados «non pas malgré le fait qu’ils soient une cause perdue, mais justement parce qu’ils sont une cause perdue.» 
Marzia Gandolfi