Le Genou de Claire
L’été, sur les bords du lac d’Annecy. Jérôme (un excellent Jean-Claude Brialy), attaché culturel sur le point de se marier, éveille l’amour d’une lycéenne, tandis qu’il n’est pas insensible aux charmes d’une autre adolescente...
Film subtil et feutré, dans lequel une mise en scène fluide et harmonieuse orchestre des dialogues intelligents et, dans la splendeur d’un été savoyard, touche au sublime.
Ce brillant badinage est le cinquième film de la série des « Contes moraux ». Eric Rohmer joue ainsi du contraste entre une « nature » radieuse et les préoccupations exclusivement psychologiques des personnages. Des oisifs raffinés, très civilisés, pour qui le corps exulte avant tout à travers les méandres de l'introspection et du langage. En définitive, Le Genou de Claire, objet de toutes les convoitises du héros, est une subtile et malicieuse métonymie du désir. Un genou rond et gracieux pour un corps. Une caresse furtive pour toute étreinte érotique.
Ce huis clos à l'air libre se donne l'apparence d'une toute petite histoire où il ne se passe « rien ». Et pourtant, ces « fragments d'un discours amoureux » composent une extraordinaire étude du désir, de la jouissance verbale, quasi littéraire, qui accompagne toute inclination. Un bijou.
Cécile Mury, Télérama
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