Shane: l'homme des vallées perdues

Dans la première moitié du siècle dernier, deux cinéastes américains avaient la préférence du public et de la critique : William Wyler et George Stevens. En France, les chefs de file de la Nouvelle Vague, François Truffaut, Jean-Luc Godard et Claude Chabrol, n’étaient pas de cet avis et ils ont tout fait pour les discréditer. Ils ont gagné, mais le cinéma y a perdu…

Le moment est arrivé de remettre les pendules à l’heure et de rendre à César ce qui est à César. C’est dans cet esprit que je vous fais découvrir le magnifique western de George Stevens, Shane, qui a profondément marqué toute une génération de cinéphiles et inspiré de grands auteurs comme Martin Scorsese ou Clint Eastwood, par exemple. Dans des rôles initialement prévus pour Montgomery Clift, Katherine Hepburn et William Holden, nous sommes ici émerveillés (le mot n'est pas trop fort) par Alan Ladd, Jean Arthur et Van Heflin. Le Grand Ouest vu par les yeux d'un enfant (Brandon De Wilde) dans une fable sur le courage, la famille et l'amitié, des valeurs sur lesquelles une société saine doit se construire. Malgré les appels de Joey, Shane ne reviendra pas mais son passage dans nos vies ne nous laissera pas indemnes. 

Rui Nogueira