Barberousse

De Akira Kurosawa
Japon - 1965 - vost - 185' - Noir et Blanc - Numérique
Synopsis

UN CHEF-D’OEUVRE D’HUMANISME MAGNIFIQUEMENT MIS EN SCÈNE L’UN DES SOMMETS DE LA CARRIÈRE DE KUROSAWA

« J’avais quelque chose de particulier en tête en faisant ce film, parce que je voulais faire quelque chose que mon public voulût absolument voir, quelque chose de si magnifique que les gens seraient en somme obligés de le voir. Pour réussir cela, nous avons tous travaillé plus dur que jamais, en essayant de ne passer aucun détail sous silence, en souhaitant nous affranchir de toutes les difficultés.»
Akira KUROSAWA

Japon, début du XIXe siècle. Yasumoto vient de finir de brillantes études de médecine et se prépare à être affecté à un poste prestigieux. Contre toute attente, il est nommé dans un dispensaire d’un quartier défavorisé de la capitale. Se sentant rabaissé, Yasumoto refuse dans un premier temps d’exercer la médecine. Mais la personnalité du Dr Niide alias Barberousse, un homme à l’apparence sévère entièrement dévoué à ses patients, va lui ouvrir les yeux et remettre en question ses aspirations…

Critique

Avant de démarrer le tournage, Kurosawa aurait déclaré à son équipe vouloir s’inspirer de la Neuvième Symphonie de Beethoven : comme ce morceau, son film devait être parfait. Barberousse est le deuxième volet de sa trilogie dite « de la misère », après Les Bas-Fonds (1957) et avant Dodes’ka-den (1970). Avec ce film-fleuve de plus de trois heures, le cinéaste japonais atteint bel et bien son objectif en signant là une oeuvre proche de la perfection qui suit le parcours initiatique du jeune Yasumoto, de ses débuts contraints dans le dispensaire du Dr Barberousse à son épanouissement personnel et professionnel aux côtés de cette figure quasi christique de médecin. Outre ses deux héros, Kurosawa développe également toute une galerie de personnages secondaires : Otoyo, l’« enfant sauvage » ; Sahachi, l’homme qui a consacré toute sa vie aux autres suite à la mort de sa femme ; Chobo, le jeune garçon contraint de voler pour survivre. À travers ces portraits, le cinéaste ne cache rien de la misère physique et sociale qui gangrène ces quartiers miséreux, tout en évitant l’écueil du misérabilisme. Le tournage de ce film s’étirera sur deux ans, le perfectionnisme de Kurosawa le conduisant à prendre soin de chaque détail lié à la lumière, aux décors ou au jeu de ses acteurs. Chef-d’oeuvre d’une délicatesse infinie à la mise en scène grandiose, Barberousse marque aussi la fin de la collaboration entre le réalisateur et son comédien fétiche, Toshiro Mifune.

Projeté dans le cadre de

Du 8 Mai 2017 au 6 Juin 2017