Le Miroir

De Jafar Panahi
Iran - 1997 - vost - 90' - Couleurs
Synopsis

Deuxième long métrage de Jafar Panahi, il creuse le sillon amorcé par Le Ballon blanc deux ans auparavant : la situation d’une petite fille perdue dans la ville est le prétexte d’une traversée de Téhéran qui révèle au grand jour les souffrances individuelles au sein de la métropole. Le film s’inscrit dans une tradition propre au cinéma iranien consistant à dénoncer les problématiques sociales du pays sous couvert d’un « film pour enfants » (Où est la maison de mon ami ?d’Abbas Kiarostami en est le premier exemple). Le film est une première ébauche de ce qui deviendra central dans l’oeuvre de Panahi : un jeu permanent entre fiction et documentaire qui fait basculer le film dans une mise en abyme des plus habiles. Le Miroir a obtenu le Léopard d’or au festival de Locarno en 1997 et n’est sorti sur les écrans français qu’en 2011.

Critique

Deuxième long - métrage de Jafar Panahi, après le magnifique Ballon blanc, Le Miroir est resté inédit en France malgré son léopard d'or, obtenu au festival de Locarno en 1997. Passé maître dans la manière de narrer ce qu'en Iran on ne peut pas raconter, du moins pas ouvertement, Panahi utilise Mina comme fil rouge pour parler de la société iranienne et de la condition de la femme. La jeune écolière se balade en bus, à moto ou en taxi, et le cinéaste filme des conversations et des moments dont on ne sait s'ils sont réels ou fictifs. Panahi, astreint à résidence actuellement en Iran, filme simple et juste. Mais il n'oublie jamais le divertissement. Un régal. 

Eric Libiot, L'Express

 

Alors, il reste à conseiller aux amateurs de vertige cinématographique de courir voir Le Miroir, non pas seulement pour sa sophistication, mais pour la gifle magistrale qu'il inflige à un pouvoir qui a décidé d'arraisonner une fois pour toutes la signification des choses, à commencer par la frontière qui sépare la vérité du mensonge. Eloquent éloge de l'émancipation du personnage de sa sujétion à l'auteur, Le Miroir, comme tous les films de Jafar Panahi, tend au pouvoir le reflet de son propre simulacre.


Jacques Mandelbaum, Le Monde 

Projeté dans le cadre de

Du 30 Novembre 2016 au 13 Décembre 2016
Un cinéma de la liberté