Quinze jours ailleurs

De Vincente Minnelli
Etats-Unis - 1962 - vost - 107' - Couleurs
Synopsis

L'acteur Jack Andrus est en traitement dans un hôpital psychiatrique. Il reçoit une invitation de son ancien metteur en scène et ami Maurice Kruger à venir passer 15 jours à Rome. Là-bas, le passé va refaire surface...

Critique

1952: Les Ensorcelés. 1962: Quinze jours ailleurs. Même réalisateur, même interprète, même producteur, même scénariste. Il y a même un extrait des Ensorcelés dans Quinze jours ailleurs. Mais Minnelli est catégorique dans ses mémoires: Quinze jours ailleurs n'est pas une suite aux Ensorcelés, et si on voit un extrait de ce film, c'est parce que la production n'a pu obtenir Le Champion de Mark Robson. (…) Ce n'est pas une suite, mais c'est le même milieu. Et là, la vision est devenue plus amère. Dans Les Ensorcelés, Minnelli rendait hommage au professionalisme des gens du métier. Ici, c'est comme le cinéma américain, en se transportant en Europe, avait perdu toute puissance. (…) Le monde du cinéma ne se contente plus d'exporter des images fausses, il est devenu faux. (…) Quinze jours ailleurs, c'est le naufrage du cinéma américain à l'extérieur. Rome est fascinante pour l'équipe du film, mais les Hollywoodiens ne s'intéressent qu'aux apparences: les ragazze, les fêtes qui évoquent, et c'est logique, celles de La Dolce vita. En refusant le jeu de la facilité, en amenant ses exigences, le personnage incarné par Kirk Douglas brise les conventions établies. Il parle de travail quand chacun pense à l'amusement et veut faire un bon film alors que le producteur ne  pense qu'aux bénéfices commerciaux. (…) Une fois de plus chez Minnelli, la solitude de l'artiste mène à la folie (Van Gogh) et on ne peut créer le rêve que si l'on est authentique. Les gens de Quinze jours ailleurs sont vains et stériles parce qu'ils ont perdu le contact avec le réel et ont fini par s'enfermer dans le décor de leurs illusions. Pire, ils ont transporté les pires fantasmes hollywoodiens dans un décor de rêve et ont préféré cette pacotille à la beauté de la ville éternelle. Le cinéma est artifice, mais il a besoin de la réalité pour vivre.

François Guérif, «Vincente Minnelli», edilig, Filmo 8

 

Projeté dans le cadre de

Du 20 Juillet 2016 au 23 Août 2016
Un géant d'Hollywood