Des chevaux et des hommes

De Benedikt Erlingsson
Islande - 2013 - vost - 81'
Synopsis

Se racontent ici à travers le regard des chevaux, les histoires et passions qui secouent une petite communauté en Islande.
Entre conflits de voisinage, tempête de neige et chalutier russe, les chevaux font le lien entre les habitants de cette vallée aussi belle qu'isolée.

LA FICHE DU FILM CHEZ VOUS

Critique

Des chevaux et des hommes : l’amour et la mort dans la campagne islandaise

Un étalon monte une jument alors que son maître, toujours en selle, reste pétrifié d’humiliation. Cette image, qui dans certains pays sert également d’affiche au film, n’est qu’une des images emblématiques et déconcertantes de Des chevaux et des hommes, le génial premier long métrage de l’islandais Benedikt Erlingsson. Les images de ce titre original, amusant et subtilement cruel (candidat islandais à l’Oscar du Meilleur Film Étranger 2014, fraîchement sacré vainqueur du Festival de Bruxelles et récemment en compétition au Festival de Transylvanie), font forte impression, (...).

Des chevaux, toujours et partout. Comme le suggère le titre, Des chevaux et des hommes est centré sur le rapport entre l’homme et l’animal. Le film s'articule autour de plusieurs histoires qui s’entrecroisent, toutes introduites par un œil chevalin filmé en gros plan. Nous plongeons dans la campagne islandaise, avec ses paysages volcaniques et ses maisons séparées par des centaines de mètres. On trouve un peu tout dans ces petites histoires : l’amour et la mort, le sexe et la rivalité, l’humour noir et le drame. (...)

Le film d’Erlingsson est un film de peu de mots. La caméra s’attarde en détail sur les équidés : le manteau sur lequel glissent les caresses, les oreilles auxquelles on murmure des choses et les yeux, déjà cités, dans lesquels l’homme (qui a souvent des instincts plus bestiaux que les bêtes elles-mêmes) se reflète. (...) Le paysage, maussade et dépouillé, sert de cadre majestueux mais pas envahissant aux évolutions des humains et des animaux, pour un film entièrement tourné en extérieur. Erlingsson (...) est passionné de chevaux et de l’art de raconter des histoires à la Boccace à travers des plans nets et bien composés. Un premier long très prometteur…

Vittoria Scarpa, Cineuropa