Du 3 Avril 2017 au 29 Mai 2017

Cinéma des aînés

2e cycle 2017

Toutes les séances du cinéma des Ainés ont lieu à l'Auditorium Arditi

Le printemps revient et, avec lui, le Cinéma des Aînés. Il recommence dans le sourire, un plaisir qui peut sans ambages se décliner en éclats. On rit, certes, mais non sans réfléchir, sans s’interroger sur le sens profond de ce que l’on vit sur l’écran. Car c’est aussi cela le cinéma : un moment de vie par procuration. Pour le meilleur et pour le…rire !

Il a déjà tes yeux, par exemple, premier rendez-vous de ce nouveau cycle. Dans cette formidable comédie, le réalisateur Lucien Jean-Baptiste prend le contre-pied des tristes argumentaires racistes. Ici, un couple d’origine africaine adopte un bébé et, lorsqu’il arrive, il s’aperçoit que le chérubin est blond aux yeux bleus ! On imagine aisément la surprise et l’avalanche de situations abracadabradantesques qu’il en résulte… Avec Frantz, on change de registre. On s’immerge dans la mélancolie d’un amour éperdu et perdu. En réalisant une sorte de remake de l’unique drame sentimental du maître du rire, Ernst Lubitsch (L’Homme que j’ai tué de 1932), François Ozon signe une œuvre belle et sensible, emmenée par un Pierre Niney délicat et élégant qui séduit malgré lui une jeune actrice, Paula Beer, dont on n’oubliera plus le visage. Changement de registre avec Raid Dingue. Dany Boon décline une recette qui a fait son bonheur mais aussi celui de millions de spectateurs. Dans cette comédie rondement menée, il donne la réplique à la pimpante Alice Pol, distraite, maladroite mais appliquée, qui rêve d’intégrer le RAID, l’unité la plus prestigieuse de la police nationale. Elle y parvient grâce au coup de pouce de son père, ministre de l’Intérieur… Bien évidemment, ses débuts ne sont pas des plus performants et le film déroule son tapis de gags et situations désopilantes. On passe un excellent moment et on aurait tort de se priver ! Retour à la réalité avec Lucas Belvaux. Une réalité qui fait frémir. Dans Chez nous, qui se passe dans une petite ville du Nord, le cinéaste belge décrit l’implantation d’un parti de droite en quête de respectabilité. Toute ressemblance avec des personnes ou un parti existant n’est pas involontaire. Avec des comédiens (Emilie Dequenne, André Dussolier, Catherine Jacob) confondants de sobriété, on oublierait presque qu’on est au cinéma … Et pour finir en beauté, juste avant l’été, Telle mère, telle fille, une comédie délirante qui voit deux femmes, une mère et sa fille, tomber enceintes en même temps. On n’a pas l’habitude de retrouver Juliette Binoche, en mère indigne, dans le registre de la comédie. Elle y excelle et face à elle, Camille Cottin n’est pas en reste. Lambert Wilson, Jean-Luc Bideau, complètent un casting qui fait des étincelles.

Sami Kanaan,

Conseiller administratif de la Ville de Genève